Lorsque nous avons décidé de partir en tour du monde, la Nouvelle Zélande est vite devenue une étape incontournable entre l’Amérique Latine et l’Asie. Incontournable, car il s’agissait d’un rêve pour Ninon. Incontournable, car le pays est suffisamment grand pour nécessiter au minimum 4 semaines pour le visiter, ce que nous aurions difficilement dans un autre contexte que ce tour du monde. Et incontournable enfin, car à « seulement 13h » d’avion de Buenos Aires, où nous étions juste avant, il était à portée de main. Après ces quatre semaines de roadtrip ici, je dois avouer que tout ne s’est pas déroulé comme nous l’avions imaginé. Le bilan n’est pas négatif, loin de là, mais ce pays ne restera pas notre coup de cœur du voyage. On vous explique pourquoi.
Notre itinéraire
Nous avions prévu environ 4 semaines pour découvrir les deux îles. Nous savions que nous ne pourrions pas tout faire mais espérions faire l’essentiel. Nous avons eu un rythme assez soutenu avec beaucoup de kilomètres au compteur (~4200km en 24 jours) pour voir les choses que nous avions envie de voir. Et avec du recul, nous prendrions plus de temps, au moins 10 à 15 jours de plus pour profiter davantage des lieux qui nous ont plu. Nous sommes arrivés à Auckland où nous sommes restés une journée, le temps de « survoler » la ville et de récupérer notre van. Nous nous sommes ensuite donnés une bonne semaine (9 jours pour être exact) pour découvrir l’île du Nord : la péninsule de Coromandel, Rotorua, Wai-O-Tapu, Taupo, Tongariro et Wellington. Nous n’avons ainsi pas eu le temps de monter à l’extrême nord dans la Bay of Island mais avons adoré ce que nous avons vu dans cette partie Nord du pays.
Nous avons ensuite consacré 15 jours de notre roadtrip en van pour découvrir l’île du Sud, en commençant par le parc Abel Tasman. Nous devions ensuite descendre vers la région des glaciers (glacier Franz notamment) en empruntant l’unique route de la côte Ouest. Or, fin Novembre, la région a connu d’importantes intempéries, engendrant la chute d’un pont et bloquant la route pour de nombreuses semaines et notamment pendant notre passage dans la région. Nous avons donc changé notre itinéraire pour descendre vers le sud mais en passant par la côte Est en traversant les villes de Timaru, Dunedin, puis la région des Catlins à l’extrémité Sud du pays. Ce détour a été très coûteux en temps (près de 5 jours), en énergie et en dollars. A refaire, pour le peu de choses à voir sur cette côte du pays, nous aurions emprunté une route plus directe au centre, quitte à rester quelques jours dans une ville. Nous avons terminé notre roadtrip en remontant depuis le sud par Milford Sound, Queenstown, Wanaka, Mount Cook, Tekapo puis la région de Christchurch en allant deux jours dans la péninsule de Banks vers Akaroa. Ces dernières étapes valaient vraiment la peine. Mais encore une fois, avec quelques jours de plus, nous aurions pu davantage profiter de lieux et villes où nous nous sentions bien comme à Queenstown ou Wanaka.
Notre top 5
La Péninsule de Coromandel, pour ses plages de carte postale (Cathedral Cove notamment) et ses couchers de soleil
Wai-O-Tapu pour son activité géothermique et l’incroyable couleur de ses bassins
Le parc Abel Tasman, pour sa préservation, son côté inaccessible et ses très belles criques
Milford Sound, tout simplement pour la beauté du lieu. On pourrait se croire en Norvège (de ce que nous avons vu car nous n’y sommes jamais allés…)
Le Mount Cook et le lac Pukaki, offrant un panorama exceptionnel sur la chaîne montagneuse.
Nos 5 flops
Christchurch. A la décharge de cette ville, elle a connu un terrible tremblement de terre en 2011 et peine à se reconstruire. Néanmoins, nous sommes arrivés un samedi dans une ville fantôme : des rues désertiques, des boutiques fermées, tout comme les restaurants. Bref, une ambiance très bizarre...Mais peut-être la faute à pas de chance ?
La côte Est de l’île du Sud : hormis Dunedin qui avec son charme écossais vaut le coup d’oeil, tout le reste n’a vraiment pas retenu notre attention.
Les Catlins. A la décharge de cette région très « nature » à l’extrême sud du pays, nous l’avons traversée sous de fortes pluies, ce qui impacte très souvent le jugement que l’on peut se faire d’un endroit. Pour autant, nous n’avons pas trouvé cette région exceptionnelle et méritant un détour pour un voyage de 4 semaines. Si vous restez plus longtemps dans le pays, pourquoi pas y passer mais autrement, nous pensons qu’il y a d’autres endroits qui méritent davantage de s’y attarder.
Le lac Tekapo, connu pour ses lupins, ces jolies fleurs qui poussent autour du lac. Pour notre part, nous avons eu un mal fou à en trouver autour de ce lac, alors que nous en avons trouvé plein vers le lac Pukaki et de manière générale sur les routes entre Queenstown et Mount Cook.
Les villes du pays de manière générale, hormis le trio Wellington, Queenstown, Wanaka, sont très américanisées et ont peu de charme. Les villes ont mis l’accent sur les supermarchés et les pompes à essences, mais pour trouver un marché ou une petite boutique locale, c’est plus compliqué.
Nos 5 fails
Chronologiquement, c’est le premier fail du voyage en Nouvelle Zélande avant même de poser le pied sur le sol néozélandais. Notre vol Buenos Aires <> Auckland a été très très mouvementé avec de fortes turbulences tout au long du vol. Un très mauvais souvenir pour nous (Ninon également, qui est habituellement peu sensibles aux turbulences).
Jucy, le loueur de notre van. Nous avons réservé il y a 8 mois car nous savions que c’était compliqué de réserver ce que l’on veut en haute saison en Nouvelle Zélande. Ce loueur se positionne dans le haut du panier avec des véhicules plutôt neufs, en bon état, mais avec un tarif plus élevé également. Le van qui nous a été donné était parfait en tout point sauf un : le tuyau d’arrivée d’eau depuis le réservoir a été percé lors de la conception du van. Résultat : quasiment pas d’eau depuis le robinet et surtout des infiltrations dans le van. Jucy n’avait pas de van de rechange si ce n’est un van « de secours » au cas où, ou un autre modèle qui ne nous convenait pas du tout. Nous avons perdu près de 3 jours entre le garage, une agence Jucy et le call center pour au final décider de garder notre van sans eau, acheter un géricane et poursuivre notre séjour en mode camping. A l’heure où nous écrivons cet article, nous sommes toujours en discussion avec le service client pour obtenir une compensation liée à ces désagréments.
La météo néo-zélandaise. Nous avons planifié notre voyage de sorte à être ici à la meilleure période de l’année : au début de l’été. Nous n’imaginions pas que le temps pouvait être aussi frais et surtout pluvieux à cette période de l’année. Sur les 4 semaines de voyage, nous avons eu très peu de jours sans pluie. Et je n’évoque même pas la série de 6 jours consécutifs sous des torrents de pluie. Cela ne s’arrêtait pas de la journée et nous ne pouvions rien faire. Assez déprimant au final.
Les intempéries de Novembre (un mois avant que nous arrivions) ont provoqué d’importants dégâts sur la côte Ouest de l’île du Sud. Nous avons dû changer notre itinéraire car certaines routes étaient fermées. Nous n’avons ainsi pas pu découvrir la région des glaciers.
Le wifi en Nouvelle Zélande. A l’heure où je vous écris, je ne sais toujours pas comment il est possible de passer 6 mois en Amérique du Sud dans des pays aussi peu développés que la Bolivie et n’avoir aucun problème de connexion, puis passer un mois en Nouvelle Zélande dans un pays au niveau de développement équivalent à l’Europe ou aux Etats-Unis et avoir autant de difficulté à se connecter à un réseau. Combien de fois nous a-t-on dit qu’en fonction de ce que l’on commandait au café, on nous donnait le wifi ou non ? Combien de fois nous a-t-on dit que le wifi ne fonctionnait tout simplement plus ? Combien de fois a-t-on dû payer l’équivalent de 5€ pour avoir accès 1 ou 2h à internet dans un café ? Combien de fois nous sommes-nous connectés à un réseau qui fonctionnait moins bien que notre modem 56k de 1998 ?
En conclusion, comme vous l’aurez compris, le bilan de ce voyage en Nouvelle Zélande est un peu plus mitigé que ceux des pays d’Amérique Latine. Les circonstances de notre roadtrip (problème avec le van et météo capricieuse) n’ont pas arrangé les choses. Il faut aussi souligner que la découverte de ce pays arrive après celle de la Bolivie, du Chili et de l'Argentine où nous étions vraiment sous le charme : il est parfois difficile de ne pas comparer. Si nous étions venu de France en Nouvelle Zélande, sans doute aurions-nous eu un toute autre ressenti. Enfin, nous ne souhaitions pas parler du budget associé à ce voyage, mais in fine, le rapport dépenses / qualité du voyage se situe loin des pays que nous avons fait jusqu’à présent. Pour autant et pour terminer malgré tout sur une note positive, nous avons adoré l’expérience du roadtrip en van et le fait de pouvoir s’arrêter le soir pour dîner et dormir à quelques mètres d’un lac ou de l’océan et se réveiller le matin dans ces endroits exceptionnels. Pour le coup, ça, ça n’avait pas de prix.
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