Medellín, le temps de la reconstruction

Ninon

28 juil. 20193 min de lecture

Changement de décor, après 10 jours sur la côte Caraïbe, nous atterrissons à Medellín (qui se prononce vraiment « Medejin »), dans la zona cafetera. La descente en avion se fait au milieu des montagnes, c’est magnifique ! Pour Sylvain, c'est davantage stressant. Il s'agit de la première fois depuis le début de notre voyage que je vois des paysages qui me sont si familiers, on se croirait dans les Alpes ! Des montagnes, de la verdure et des vaches.

Après une demi-heure de taxi nous posons nos valises dans le Poblado, LE quartier cool de Medellín. Notre maison d'hôtes est top.

Le lendemain, c’est freetour ! Et là, je dois dire que c’est probablement celui que j’ai le plus aimé, tant j’ai appris de choses sur la ville et son histoire particulière.

Jusque dans les années 2000, Medellín se hissait en top position du triste classement des villes les plus dangereuses du monde. La raison ? Le trafic de cocaïne, initié quelques décennies plus tôt par celui qu’ils appellent « P.E » pour ne pas citer son vrai nom, Pablo Escobar. Celui que nous connaissons aujourd’hui au travers de séries Netflix ou des t-shirts à son effigie a véritablement traumatisé cette ville, auparavant assez tranquille.

Aujourd’hui, il y a les gens qui le détestent au point de ne pas vouloir prononcer son nom, souvent des gens qui ont grandi avant ou pendant les années 80/90 et qui se souviennent de cette période et de toutes les horreurs qui l'accompagne. Et puis il y a les jeunes, qui trouvent cool de porter un t-shirt du Al Capon colombien, mais ceux-là n’ont pas connu les heures sombres des années 80/90. Diomer, notre guide, a la trentaine. Il a donc grandi pendant cette période. Il est très ému de nous raconter ce dont il se souvient de son enfance, c’était vraiment terrifiant.

En 1993, Pablo Escobar se fait tuer par la police. D’autres big boss prennent le relais évidemment, jusque dans les années 2000 où les derniers cartels de Medellín et Cali sont officiellement démantelés. Depuis, Medellín essaie de se reconstruire une réputation, et attire de plus en plus de touristes, comme nous ! Et je dois dire que nous avons été très agréablement surpris par cette ville ! Le climat y est très agréable, la ville est assez jolie, très verte, et on y trouve quelques jolies statues de Botero (originaire de Medellín). Le guide nous également conseillé un super endroit où manger des empanadas !

Après la visite de Medellín, notre programme nous conduit tout droit le lendemain vers Guatapé ! Excursion à la journée très facile, un coup de bus et 2h plus tard nous y sommes. Guatapé c’est principalement la Piedra del Peñol, énorme caillou de calcaire, il nous faudra grimper 657 marches pour admirer la vue. Guatapé est entouré de lacs artificiels, ce qui fait que les paysages ressemblent plus à une carte postale du Canada que de Colombie, c’est très beau. Nous partons ensuite visiter le village même de Guatapé. Explosion de couleurs ! Ici, la marque de fabrique, ce sont les zocalos. A la différence du Mexique, où on vous expliquait que ce sont les places centrales des villes, ici à Guatapé, ces zocalos sont des fresques colorées, souvent aux motifs rigolos, sculptées et peintes sur toute la partie basse des maisons. Cela fait l’objet de quelques jolies photos.

Dernier jour, et encore une activité au programme ! Nous nous sommes inscrits pour faire un freetour dans le quartier populaire de la Comuna 13. La Comuna 13, c’est un quartier situé sur une colline à l’ouest de la ville, connu pour être anciennement le centre de nombreuses activités illégales : trafic de drogues, trafic d'armes,... Ce n'est qu'en 2002 que les militaires lancent l'opération Orion sous l'égide du gouvernement colombien. L'objectif de cette opération est d'en finir avec les rebelles d'extrême gauche. Cette opération fait plusieurs morts, des dizaines de disparus et plusieurs centaines de blessés parmi les civils.

Depuis, le quartier essaie de se reconstruire, notamment par le biais du street art et de la danse. Un peu bizarre de visiter un quartier dont on sait qu’il s’y est passé autant d’horreurs, je n’étais pas très à l’aise au final, même si parfaitement en sécurité !